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Alimentation avant coloscopie

Je travaille en CHU en pédiatrie et notre équipe est en grand débat concernant l’alimentation sans résidus avant coloscopie. Certains nous disent que le lactose, et plus précisément les produits laitiers, ne doivent pas être consommés. D’autres tiennent un discours plus allégé avec la possibilité de les consommer.
Avez-vous de la bibliographie récente sur la conduite à tenir pour l’alimentation avant coloscopie chez l’enfant ?

La réponse CrossDoc

Merci pour votre question très pertinente !

En pratique, la question est de savoir si un régime ‘sans résidus’ (incluant également une élimination du lactose) est supérieur à un simple régime ‘pauvre en fibres’ (excluant uniquement les légumes, fruits, légumineuses, noix et aliments complets) pour préparer le côlon avant une coloscopie (en plus d’une préparation colique à base de laxatifs).

A vrai dire, les diverses pratiques de préparation colique (régime d’exclusion + laxatifs) sont très hétérogènes entre les équipes et reposent plus sur des habitudes que sur une littérature scientifique assez pauvre sur le sujet.

En particulier au sujet des régimes d’exclusion, les recommandations pédiatriques ne les mentionnent quasiment pas (Turner, 2010) en stipulant uniquement que des liquides clairs doivent être prescrits à partir de l’heure du déjeuner la veille de l’intervention.

Chez l’adulte, plusieurs études récentes ont montré que 24h de régime pauvre en fibres ne sont inférieurs ni à 3 jours de ce régime ni à 24h de diète uniquement liquide pour la qualité de la préparation colique (score de Boston) et l’efficacité de la coloscopie mesurée par le taux de détection d’adénomes par exemple (Scaglione 2023, Alvarez-Gonzalez 2019). Une étude a même montré que même 24h de régime pauvre en fibres n’est pas supérieur à une régime libre la veille de l’endoscopie (Machlab 2024).

En réponse à votre question, il semble donc, d’après la littérature, que non seulement le lactose puisse être donné, mais que la nécessité même d’un régime pose question. N’ayant pas néanmoins de recommandations claires reposant sur des méta analyses, la prudence serait tout de même de laisser un régime pauvre en fibres (mais incluant le lactose) de 1 à 3 jours avant l’examen.

Grade de preuve (EBM) : B

Niveau de recommandation : Fort

Pour le niveau de preuve et gradation des recommandations de bonne pratique, consulter les recommandations de la H.A.S.