Comment peut-on assurer des apports suffisants en fer non médicamenteux avec un régime sans viande ?
Il y a une tendance actuelle, en particulier compte tenu de la prise de conscience du réchauffement climatique, à avoir une alimentation dépourvue de viande.
Comment pouvoir assurer dans ces conditions des apports en fer suffisants ?
Y a-t-il d’autres risques de carences avec ce type de régime ?
La réponse CrossDoc
Le fer héminique présent dans l’hémoglobine et la myoglobine, donc les produits carnés, est 7 à 8 fois mieux absorbé que le fer non héminique des végétaux. Il est donc quasi-impossible d’assurer les apports en fer sans manger de produits carnés. Ainsi, pour absorber 1 mg de fer, il faut ingérer 180 g de produits carnés, 320 g de céréales complètes (la portion habituelle est de 30 à 45 g), 1,3 kg d’épinards ou 2 kg de légumes secs. Les besoins en fer absorbé des enfants et adolescents sont de 1 à 2,4 mg/j.
Je vous joins les recommandations de la SFP et ceux du GFHGNP.
Cela dit, certains végétaliens ou végétariens de longue date ne sont pas carencés en fer. Il est vraisemblable qu’ils possèdent un variant du gène de l’hepcidine (une molécule qui inhibe l’absorption du fer et dont l’absence totale est à l’origine de l’hémochromatose) qui entraîne l’absorption anormalement élevée du fer végétal et qui leur permet de ne pas subir les conséquences de la carence martiale qui les conduiraient à reprendre un régime normal.
En pratique, chez les enfants végétariens il faut doser la ferritinémie, si elle est diminuée (< 15 ng/ml), la supplémentation médicamenteuse est indispensable. Vous trouverez tous ces éléments et les posologies recommandées dans les 2 articles joints.
Enfin, la consommation insuffisante, voire absente, de produits carnés ne conduit à aucune autre carence, notamment pas de carence en protéines.
Grade de preuve (EBM) : A
Niveau de recommandation : Fort
Pour le niveau de preuve et gradation des recommandations de bonne pratique, consulter les recommandations de la H.A.S.