Eviction des PLV par une mère en allaitement exclusif
De nombreuses mamans se voient conseiller par des pro (ou pas d’ailleurs !) une éviction de PLV (qui peut aller jusqu’au beurre, lait de chèvre, brebis, soja voire viande de bœuf et veau pour les plus strictes) lors de leur allaitement maternel exclusif, dès que leur enfant a des signes évocateurs de reflux douloureux, troubles majeurs du sommeil…
Pour certains, le bébé est cliniquement franchement amélioré…
Quel niveau de preuve existe-t-il permettant d’affirmer que le problème peut être amélioré par ces évictions ?
Les PLV consommés par la maman et qui se retrouvent en version fractionnée dans le lait maternel sont-elles encore si allergisantes, expliquant l’amélioration clinique ?
En ce qui concerne l’allergie non IgE-médiée, le test d’éviction – réintroduction de 2 à 4 semaines reste-t-il le seul moyen de diagnostic ?
La réponse CrossDoc
Une allergie, IgE-médiée ou pas, est possible via le lait de mère, mais elle reste très rare. On ne peut donc pas exclure une allergie aux protéines du lait de vache ou apparentées dans les cas que vous décrivez. La méta-analyse jointe ne retrouve qu’un seul travail étudiant l’effet sur les pleurs de l’exclusion des allergènes chez la mère, elle semble montrer une efficacité relative. Mais il est fort probable qu’il s’agisse dans la majorité des cas d’un simple effet placebo, comme on le voit avec les inhibiteurs de la pompe à protons.
Comme vous le précisez, la seule et unique manière de confirmer ou infirmer cette allergie est de faire une épreuve de réintroduction 4 semaines plus tard. Elle est malheureusement rarement faite car d’une part la mère ne le souhaite pas si l’exclusion a été efficace et, d’autre part, les professionnels qui préconisent ces évictions ne sont pas toujours au fait des bonnes pratiques, pour ne pas dire que certains se fondent davantage sur des croyances que sur la Science.
Grade de preuve (EBM) : A
Niveau de recommandation : Faible
Références :
Pour le niveau de preuve et gradation des recommandations de bonne pratique, consulter les recommandations de la H.A.S.