Skip to content

HLA DQ8 et maladie cœliaque

Je n’ai aucun cas de maladie cœliaque parmi tous mes patients. Le HLA DQ8 est-il uniquement présent dans la population caucasienne ? Y a-t-il un intérêt à poursuivre le dosage des IgA anti-transglutaminases chez les patients symptomatiques (dénutrition) ou à risque diabète/T21 ? ET finalement, y a-t-il à votre connaissance des études expliquant une absence de maladie cœliaque dans certains groupes ethniques (population africaine) par absence de HLA DQ8 ?

La réponse CrossDoc

La prévalence de la maladie cœliaque varie dans le monde. Il n’existe cependant pas d’étude dans la population des Comores ou issue de l’immigration comorienne. En Afrique, il existe un gradient Nord Sud avec une forte prévalence des populations d’Afrique du Nord et une prévalence plus basse en Afrique subsaharienne. Cela est à mettre en rapport avec un taux plus faible d’HLA DQ2 (qui est le HLA majeur le plus à risque) en Afrique subsaharienne : Rwanda (15.5%), Tanzanie (13.5%), Cameroun (7%) et Congo 6.5%, contre plus de 25% en Afrique du Nord. Il faut noter que dans les populations des Comores étant d’origine Bantou (70%) et Arabe (20%), le taux de HLA DQ2 doit être théoriquement compris entre 7 et 12 %. Il n’existe pas de données pour le HLA DQ8. Au total, il est possible qu’un taux plus bas de HLA à risque explique en partie votre observation, mais il existe sans doute également une part de transition épidémiologique, comme cela est vu avec l’augmentation liée aux changement environnementaux. Il semble donc utile de continuer de chercher la maladie cœliaque chez les populations à risque.

PS : Enfin, d’un point de vue évolutionniste, il faut noter que la colocalisation d’un taux élevé d’HLA DQ2 et de consommation de blé évoquerait une possible association entre les deux, avec initialement un effet de sélection positif chez les personnes consommant du blé.

Grade de preuve (EBM) : C

Niveau de recommandation : Intermédiaire

Pour le niveau de preuve et gradation des recommandations de bonne pratique, consulter les recommandations de la H.A.S.