Malaise du nourrisson
Je vois régulièrement des nourrissons de moins de 3 mois hospitalisés pour malaise. Tous ces nourrissons ont un bilan notamment infectieux, cardiaque et neurologique. Lorsque ce bilan revient négatif, se pose la question d’une œsophagite, même lorsqu’il n’y a pas de RGO clinique.
Dans ces situations, faut-il faire une Ph métrie ? J’en ai souvent fait mais qui reviennent normales. Faut-il mettre un traitement d’emblée par IPP, notamment si le malaise est sévère et comporte une perte de connaissance et changement de couleur ?
La réponse CrossDoc
Votre question est très pertinente et nous a demandé un travail bibliographique important. Dans les manuels de pédagogie pédiatrique, au chapitre malaise du nourrisson, sont exprimés la nécessité de faire une Ph métrie même en présence de reflux clinique pour créer un lien d’imputabilité… Or, 1/3 à la moitié des nourrissons régurgitent ! Faut-il donc tous les traiter ? La société américaine de pédiatrie propose une réponse. Tout d’abord, la nouvelle nomenclature propose le terme de « brief resolved unexplained events » et non plus « apparent life threatening events ». Elle classe les nourrissons à faible risque et haut risque. Les faibles risques sont définis par : âge > 60 jours, âge post conceptionnel > 45 SA pour les prématurés, 1er épisode, durée de moins de 1 minute, pas de nécessité de réanimation et examen clinique normal. Dans ces cas, la société savante déconseille Ph Métrie et IPP.
Dans tous les autres cas, c’est le contexte clinique qui prime et l’évaluation du bénéfice/risque de faire l’examen et de traiter vs la surveillance. En clinicien que nous sommes, il est alors difficile de sursoir aux explorations et au traitement.
Grade de preuve (EBM) : B
Niveau de recommandation : Intermédiaire
Références :
Pour le niveau de preuve et gradation des recommandations de bonne pratique, consulter les recommandations de la H.A.S.