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Relation entre cytolyse hépatique et fluconazole

Jeune fille âgée de 5 ans, sans antécédant particulier, chez qui on découvre une cytolyse hépatique à 25 fois la normale. A l’interrogatoire, elle avait pris du Fluconazole pendant 5 mois (100 mg/jour) pour une histoire de diarrhée. L’examen clinique est normal, en dehors d’une distension abdominale. Le bilan montre une cytolyse, Gamma Gt 75 UI/l, PA normaux, Bilirubine conjuguée 10 mg/l. CRP 12mg/l, TP 66%.

Sérologie hépatite A, B, C, CMV négative. Electrophorèse des protéines normale. Ac anti DNA,LKM,SM négatifs. Céruléoplasmine et cuprurie normaux. Bilan lipidique normal.

Echographie abdominale : foie stéatosique légèrement augmenté de volume, splénomégalie homogène.

Doppler abdominal : HTP sans signe d’hépatopathie évident, ascite de moyenne abondance, adénomégalie mésentérique (29×13 mm), splénomégalie modérée hétérogène (microkystes millimétriques).

Peut-on rattacher ce problème au Fluconazole ? Doit-on pratiquer une PBF ? Quel autre étiologie dois-je rechercher ?

La réponse CrossDoc

Concernant l’imputabilité du fluconazole, ce dernier est connu pour donner des cytolyses (livertox). Il existe un score général d’imputabilité : le Roussel Uclaf Causality Assessment Method (RUCAM). D’après ce score, selon le type d’atteinte (hépatocéllulaire), l’élément le plus important sera d’observer une décroissance de la cytolyse vers 30 jours. Le score est un peu complexe à calculer. Veuillez trouver ci-joint le score et en lien les articles sur comment l’utiliser / le calculer. Dans les faits, les éléments les plus importants sont un bilan normal avant prise et la cinétique de la cytolyse.

Votre bilan de 1ère ligne semble complet, de ce fait en l’absence d’élément pour une hépatopathie antérieure, une surveillance de l’évolution biologique sur une à deux semaines après arrêt du fluconazole semble licite. En cas de non-normalisation (mais qui dans le cas du fluconazole peut prendre 2 à 3 mois), la question d’une ponction biopsie du foie se posera. Par ailleurs, la splénomégalie avec les microkystes est plus difficile à rattacher au fluconazole, elle sera également à surveiller par échographie s’ils sont de nature non parasitaire.