Dientamoeba fragilis

La réponse CrossDoc

D. fragilis est le protozoaire le plus fréquemment retrouvé dans les selles à l’âge pédiatrique. Son caractère pathogène chez l’enfant est débattu. Une étude réalisée en Belgique et aux pays Bas a inclus 200 enfants de 5-19 ans symptomatiques avec douleur abdominale chronique ou diarrhée sans étiologie identifiée, et 122 enfants sains témoins. D. fragilis était plus fréquent chez les témoins (71%) que chez les enfants symptomatiques (45%) [Brands et al.2019]. Des études récentes se sont posées la question d’une dysbiose associée au portage de ce parasite, mais les résultats ne vont pas dans ce sens non plus [Kalleveen et al, 2021]. Finalement, la prévalence importante de ce parasite chez des enfants complétement asymptomatiques pose la question de son caractère pathogène.

Si traitement, le metronidazole est en effet le traitement le plus simple à prescrire en France pour éradiquer D. fragilis. Cependant, il faut garder en tête que l’efficacité de ce traitement est partielle, car environ 1 enfant sur 2 est de nouveau porteur du parasite à 3 mois [Kalleveen et al, 2020]. 

Il est également difficile de conclure sur l’intérêt de l’éradication du parasite sur les symptômes type douleur abdominale et diarrhée. Plusieurs études observationnelles, parfois rétrospectives, ont conclu à une amélioration des symptômes pour les enfants traités, mais la seule étude randomisée ayant comparé un traitement par metronidazole versus placebo n’a pas montré de différence sur l’EVA dans les 2 groupes [Röser, 2014]. 

Au total, sauf cas particulier, il n’y a pas d’intérêt à traiter ces enfants.